Article "mon corps m'appartient"

Mon corps m’appartient.

Cette revendication forte au MLF peut sembler d’un autre âge. Du temps de l’absence de contraception, de l’absence du droit d’avorter... Cependant, un grand nombre de groupes féministes auxquelles vient se joindre « le torchon brûle attisons-le » s’accordent sur l’aspect très actuel de cette affirmation. Au vue des différents articles de ce présent numéro, nous avons mis en avant l’enjeu de la procréation et de l’enfantement comme outil de domination de la femme. L’enfant et sa possession sont les enjeux fondamentaux de domination pour l’homme. Ainsi, entretenir une domination sur le corps de la femme est un moyen de garantir la maîtrise de ce qui sort de ce même corps (c'est-à-dire l’enfant)/ Un tel raisonnement peut apparaître désuet. Cependant, de nombreux exemple témoigne de cette permanence. Nous avons constaté la dualité dans la dénomination de ce qu’est une femme : soit une mère (elle donne la vie et l’alimente), soit une putain (elle est objet sexuel). Il semblerait que ces deux caractéristiques se rapportent au corps. La naissance, l’accouchement pour la mère ; la luxure, le sexe pour la putain. Les autres dénomination des femmes mettent l’accent sur la marginalité des comportements et leur anormalité qui justement sont contradictoires avec la définition du corps anatomique de la femme : pour exemple les viragos qui ont un sexe de femme mais un comportement dit masculin.
L’exemple de la pornographie confirme la prééminence du déterminant « corps » comme moyen de définition et de domination de la femme. Le corps de la femme est objet de fantasme et qui plus, est remis dans des situations sexuelles de domination. Ainsi, afin de rompre avec cette idée d’une femme enfermée dans un corps définit comme l’enjeu de la domination masculine, nous devons reprendre en main notre corps afin de lui donner le sens que nous voulons, pas celui d’un ventre ni celui d’un sexe.
Réapproprions nous notre corps et donnons-nous les moyens d’exister/de le déposséder des hommes.