Le torchon brûle attisons-le
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problème à la fallope fest ?

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Message  gouinerouge Dim 16 Mai 2010 - 20:19

Bonjour,
Par le biais d'une amie j'ai reçu un message évoquant des faits de violences contre des lesbiennes pendant le festival. Cela me semble suffisamment grave pour ne pas être passé sous silence. Votre association a-t-elle pris une position ?
Pour information voilà ce que j'ai lu :


Quel est le féminisme qui a recours au soutien des hommes pour violenter des lesbiennes et les éjecter du fallope fest de Limoges ?

Nous avons posé un discours politique (féministe et lesbien radical) sur un autre discours politique (d’inspiration queer) en utilisant des méthodes d’action directe. Une exposition de photographies, une série de nus, une série sur « les genres » avec une image de femme avec la superposition d’un phallus en érection, une image d’homme avec une photo de seins recouverts d’un soutien-gorge… Notre réaction : mettre en perspective par des ajouts de commentaires directement sur les photos combien ces images nous font violence, combien ces représentations participent au fantasme « du genre » comme un simple jeu, une performance, quelque chose qu’on choisit individuellement comme des vêtements. Comme si la « subversion du genre » était nécessaire à notre émancipation et que c’est ce qui nous permettrait de déconstruire notre socialisation sexiste et notre misogynie intégrée. Dans toutes ces analyses sur « les genres », où sont passés les analyses féministes sur les violences masculines psychologiques, physiques et sexuelles contre les femmes ? ; où sont passés les termes de patriarcat, de machisme, de lesbophobie, de système de domination, d’appropriation privée et collective des femmes par la classe des hommes ?

Certaines photos (inspirées du travail de la photographe iranienne S. Gadirian), compte tenu du contexte d’accrochage, étaient vidées de leur sens. Cela prenait alors une dimension tellement raciste et sexiste que nous avons préféré les jeter directement à la poubelle.
Cette réappropriation de l’espace d’exposition a eu lieu au fallope fest de Limoges, les organisatrices sont venues nous interpeller sur ce geste qu’elles qualifient d’irrespectueux, de vandalisme ou d’offense personnelle. Pour comprendre notre intervention la grille d’interprétation moralisatrice n’est pas la plus pertinente, notre geste aurait pu être vu comme du sabotage ou du détournement.
Nombre d’interlocutrices nous on demandé si nous revendiquions notre acte, oui bien sûr parce qu’il est politique. La discussion s’est engagée où nous avons tenté de défendre notre démarche (peut être maladroite) qui avait le mérite de confronter 2 approches féministes. Les images de nudité féminine exposée (sous couvert d’être de l’art) et de phallus en érection ne sont pas sans rappeler d’autres usages de réification du corps des femmes aux soubassements extrêmement biologisant. Cette démarche d’exposition était extrêmement individualiste, les protagonistes n’ayant comme volonté que de se montrer et d’être reconnue sur les photos, tirant fierté de l’exposition de leur image et non d’un éventuel discours politique cohérent, par ailleurs lesbophobe et misogyne (citation : « J’ai bossé 6 mois sur le festival, j’ai dépensé 30 € pour faire les tirages, j’ai même pas de double de ma photo. »).

Tout n’est qu’apparences… comme le militantisme ici ?
Nous revendiquons et assumons de ne pas aimer les hommes, ni dans nos vies, ni dans la rue, ni dans cette société et surtout pas la manière dont ils nous oppriment : OUI nous avons un problème avec eux ! Contrairement à nos interlocutrices qui nous ont fièrement hurlé : « NOUS, nous n’avons pas de problème avec nos oppresseurs. » Les traditionnelles attaques lesbophobes ont habillement été mobilisées. Si pour nous notre ennemi est le patriarccat et tous ses instruments : l’hétérosexualité, la pornographie, la marchandisation ou la réduction des femmes à un corps objet, nos interlocutrices (féministes ou préférant le terme moins choquant « d’anti-sexiste ») ont choisi de faire de l’alliance avec les hommes le préalable à leur posture féministe.
Il y avait un désaccord sur le fond et la méthode mais la suite des enchaînements ne peut être justifiée par nos actes ou par nos positions politiques. La violence des femmes contre des femmes (lesbiennes) est et sera toujours condamnable. Nos interlocutrices se sont transformées en agresseures, nous encerclant - quatre lesbiennes contre vingt (dont des hommes).
Elles nous ont bousculé, elles ont accepté la présence des hommes qui étaient là pour nous intimider, elles nous ont hurlé dessus, elles nous ont agrippés, les bras, le cou (faisant mine d’être prête à nous étrangler). Elles nous ont fait tomber de nos chaises, elles ont porté un coup au visage de l’une d’entre nous. Les menaces ont défilé : « partez immédiatement ou on vous frappe, on va vous sortir de force… Vous allez prendre vos clics et vos clacs et partir » puis « je vais devenir violente ! foutez-le camp ! ». L’une d’entre nous a été confrontée à la violence d’un des hommes présent : empoignade et intimidation.
Nous sommes restées calmes, posées malgré les violences. Nous avons prévenu que nous allions partir mais pas sous la pression et lorsque les hommes ne seraient plus dans notre périmètre. Nous avons refusé la violence. Pour le signifier et pour échapper aux agrippements, l’une d’entre nous s’est allongée par terre. Nous avons toutes réitérées que nous allions partir mais surtout que nous ne voulions pas de la violence entre femmes. Nous ne sommes pas rentrées dans l’escalade de la violence, nous y avons mis fin par la démonstration de notre sororité (refus de la violence entre femmes) et de notre solidarité concrète entre lesbiennes féministes.
Pour finir sur le sujet, la sororité est un mot dont elles ignorent la portée :
Nous sommes venues dans un festival annoncé comme un espace féministe avec des espaces non-mixtes, nous sommes venues parce que ce qui nous anime tous les jours c’est de combattre le patriarcat, de construire ensemble des outils de lutte, des moments de plaisirs basés sur la sororité et l’entre-femmes qui donnent tout son sens à nos postures politiques et à nos trajectoires individuelles. Notre présence, nos interventions aux débats témoignent de notre volonté de construire des passerelles entre femmes, féministes… Les organisatrices nous ont reprochés d’avoir dés le début été agressives : le lesbianisme radical est une analyse critique de l’hétéropatriarcat qui remue chacune parce qu’il va à la racine du problème : le pouvoir des hommes dans l’espace public et dans l’espace privé. Les lesbiennes radicales dirigent toutes leur énergie contre ce système, elles font de l’amour des femmes et des lesbiennes le moteur de leur vie (à tous les niveaux amical, politique, « intime »…]. Les hommes ne peuvent attendre de nous que haine, colère et résistance. Ce qui est perçue comme de l’agression c’est une posture politique où les ennemis sont très clairement identifiés.
Nous proposions notre aide pour l’aménagement des salles et la seule chose qu’elles répondaient « Non on le fait. » ; « pas besoin d’aide. » Le caractère autogéré du festival avait une saveur particulière, les organisatrices nous ont empêché de participer et critiquaient nos volontés participatives et nos initiatives d’action (mise en place d’un atelier d’auto-défense pour les retardataires de la première session, interventions jugées agressives c’est-à-dire développant des analyses critiques de l’hétéropatriarcat, questionnant la mixité imposée y compris dans des espaces féministes et réaffirmant la nécessité de l’autonomie des luttes des femmes et des lesbiennes. Nous n’aurions pas été dans le dialogue : où étaient les espaces de convivialité ? dans un endroit où la mixité nous étaient imposée pour les repas ? Dans la fouille au corps qu’un vigile a voulu nous imposer et contre laquelle nous avons heureusement été soutenues ? Dans des débats dont la configuration reprenait exactement celle des institutions qui nous oppriment (l’université, l’école) avec des expertes et un public à former ?...).
Par ce récit nous voulions témoigner de la lesbophobie dans certains milieux féministes et comment la mixité gangrène et pestifère nos espaces et nos luttes.

EDIT ADMIN : Sur le forum du Torchon Brûle Attisons-le, nous faisons le lien avec les organisations qui nous paraissent s'intégrer à nos positions politiques et non la promotion des organisations contraires à notre positionnement politique. C'est pourquoi nous avons enlevé votre adresse mail de contact.

gouinerouge

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Message  Audre Dim 16 Mai 2010 - 21:32

Effectivement, il y a eu un incident.
Selon nous, la retranscription des faits ne reflète pas la réalité de la situation.
Collectivement le torchon portera un compte rendu et une analyse de cet incident sous peu, qui, nous pouvons l'affirmer, le revendiquer, et l'expliquer ne relevait en rien de lesbophobie.
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Message  Boutanche Lun 17 Mai 2010 - 14:48

Moi, par le biais d'une amie j'ai reçut le CR de K's Q.



Franchement est ce qu'on a une tête de facho? Hein?

Bonjour!

Limoge toute une histoire!!! Une sacré aventure rocambolesque!Épisode à rebondissement!

On se bouffe sept heures de bitumes, bin ouai c'est loin le Limousin de chez nous. Traversée transversale de la France...Au fil du paysage les vaches changent, menues au départ, trapues et costaud à l'arrivée! Bin ouai grâce aux routes nationales, on a le temps d'admirer le patrimoine biologique de la «belle France»...Puis faut dire que King's Queer a un fétiche avec ses bestioles mais chut...

On arrive, on se perd! Merci Mappy!On tel à l'organisation,c'est bien partie elle propose de venir nous chercher! Super sympa! Garer au rond point des Galerie Lafayette, je sors de la caisse pour guetter la voiture de Joanne. Et là une bande aux cheveux très très court débarque et nous matte de façon très appuyée et fort peu sympathique! Bon j'me dis on se détend! J'ai beau avoir un blouson Harrington et une coupe de tif toute fraiche j'ai pas la gueule d'un facho. Et puis vu les badge ca avait l'air plutôt de Redskins...Mais rien à faire! Je rentre en cata' dans la bagnole, Laet met le contact...Heu deux contre une huitaine on fait pas le poids! Puis ils partent et là Joanne débarque. Ouf! Faut dire que 10 minutes avant on avait reçu un coup de fil d'un pote pour nous dire de faire gaffe car il y a une recrudescence de faf' à Limoges....Pas glop, pas glop... Bonjour le comité d'accueil!

On arrive à la Fourmi, le lieux ou on doit jouer pour le Fallop' Festival. On décharge. Et on raconte nos mésaventures. Et là on nous expliques que c'est des potes à eux redskins qui font partie de l'orga'. Et que sur q' avec mon blouson, ca avait dut echaufer les esprits. Faut dire que des abrutis d'Identité Nationale avait couvert les rues de stikers pro'nationalistes quelques instants avant.

La salle est super! Vagina Town fait les balances, dix minutes après c'est à notre tour. L'ingénieur du son n'est pas très sur le coup mais bon on se dit ca va le faire...Ça va le faire...
On tcatche avec l'orga, super carré, super sympa, super pro' tip top!On adore! Puis on parle de la bouffe...Et merde elles ont oublié qu'on était végétarien. En deux trois mouvement et une cuillère a pot elles réparent l'erreur! Wouaw chapeau. On est chouchoutés, vraiment, conditions idéales. On s'éclate avec les Vagina, une histoire d'amour est train de naitre!!!Si, si....! On vous le dis d'ailleurs on a en prévision de se faire une tournée ensemble, c'est pour vous dire!

Et enfin 21h ouverture des portes! On sort des backstages et là on tombe sur la bande de redskins de l'après midi! Tout penaud ils s'excusent, on se marre, on rigole, le peeling passe!Et ils nous demandent quand est ce qu'on joue...!
Premier groupe joue: Grace et Volupté, on en profite pas trop on est toujours tendu avant de monter sur scène...Mais on remarque que le son c'est pas jojo...Le public est complètement diversifié et hétéroclite. On aime. Entres temps altercation a l'entrée, le videur se comporte comme un con avec les filles! L'orga' une fois de plus réagit, et après palabres le gus va changer de tactique, mais restera toujours aussi con...Mais bon...

C'est à nous! Sté, la sonorisatrice de Vagina nous file un super coup de main pour les changements de plateau. Vraiment merci à elle! Puis on attaque le son est plus que pourri! Une vingtaine de RedSkins, on leur dédicace le concert et on raconte l'anecdote de l'arrivée. Clin d'œil et humour! Puis au bout du troisième morceaux plus de retour. On arrête, le temps de trouver la panne. On reprend de façon chaotique...Un peut énerves on vous l'accorde! Fin du set!

On descend de scène: l'organisation est ravies mal grès le son catastrophique. On est frustrés, mais bon avec quelques bière et Vagina town, un bon duo rock'n roll Cramps, on oublis vite nos déboires. Un Red veut nous programmer sur Bordeaux, alors là on hallucine. La phrase de la soirée: «King's queer c'est chanmé» dixit un de nos nouveau pote anti-fa!

Deux heures du mat', c'est l'heure du dodo, les groupes sont éparpillés a droite, à gauche. Adieu déchirant, snif, snif...Benoit nous emmène à notre home sweet home.
Le lendemain on découvre un carton avec une étiquette «petit déj' king's Queer», victuailles digne de Rabelais. Puis Nadège (la personne qui nous héberge) revient de son partiel. On discute c'est vraiment sympa. Elles nous parle des débats,des action féministes de l'asso: «Le torchon brule, attisons le»!

Vraiment on apprécie l'ouverture d' esprit, la vision de leur féminisme, la programmation de ses trois jours...On aime l'intelligence et cette envie d'avancer ensemble, inclure plutôt qu'exclure! On sent de véritables passerelles entre différente tendance...Bref on est vraiment à l'aise! Mais c'est l'heure de partir, hélas. On part dire au-revoir sur le Campus ou des graffeurs réalise une fresque d'Angela Davies...On se dit au revoir...Un très très grand coup cœur pour toute cette équipe, collectif!

Merci à vous, vraiment!Merci à Joanne, Nadége, Laeritia, Benoit, charléne,Thyphaine,Alban et le gang des Red, Merci à la Bande des Vagina, merci à Marik et son enthousiasme!!!

On the road again...Et puis vlan un caillou dans le pare-brise...Il nous reste plus qu'à trouver des sous pour le changer!

C'était épique, mais tellement riche alors...on rentre remplis de pêche!

A bientôt.
Amours et révoltes.
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Boutanche

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Message  Admin Mar 18 Mai 2010 - 21:49

Dans ce communiqué nous allons exposer notre version de « l'incident » pour que chacun-e ait tous les éléments en main pour mieux cerner les faits décrits. Nous affirmons sans aucun doute que nos actes, notre exposition, notre festival et nos pratiques militantes n'ont rien de lesbophobes et/ou racistes.

Nous reprendrons donc l’incident en lui-même, les positions politiques du torchon et les conclusions établies par notre organisation.
Remettons les choses dans leur contexte. Nous avions prévu une exposition photo pendant le déroulement du Fallope Fest. Elle constituait un des supports pour faire naître le débat politique. Ainsi, l’analyse et les critiques politiques portées dans votre communiqué auraient été les bienvenues car elles correspondent à l’effet que nous souhaitions produire, c'est-à-dire le questionnement, l’opposition… Néanmoins, la réalité fut toute autre, quatre personnes n'ont absolument pas engagé le débat en sabotant l'exposition. Nous souhaitions évidemment que cette exposition et notre festival en général amènent des débats politiques et constructifs.

Lorsque nous avons demandé à ces quatre personnes si elles avaient réalisé les tags sur les photos et enlevé des photographies, certaines ont répondu qu’elles ignoraient l’existence de cette exposition et d’autres ont répondu «  oula, là on est dans la merde » (nous précisons que deux femmes sont allées leur demander). Lorsque nous avons poursuivi les demandes d’explication, on nous a répondu que «  des gars sont passés devant, ont ricané et ça nous a saoulées ». Ainsi, nous estimons que nous n’avons eu aucune explication politique sur le sens de leur action et bien plus, nous avons vécu cet acte comme une agression. Ces hommes qui ont ricané devant les photos méritaient d’être interpellés et à l’inverse nous ne cernons pas la démarche politique de sabotage d’une exposition réalisée par des femmes, suite à des ricanements d’hommes. A cela s’ajoute le fait que cet acte a été réalisé « en douce », il a été revendiqué après nombre insistances de notre part. C’est donc pour cela que nous avons ressenti cet acte comme une volonté de nuire, d’attaquer le travail réalisé (qui, il faut le noter, a été un travail collectif intense).

L’absence de sens politique dans l’action nous a amené à prendre la décision de demander à ces quatre personnes de quitter le festival. Nous estimions que ces personnes n’avaient que des intentions néfastes et de mise en péril du projet que nous avions tenté de mettre en place. Les discussions avec ces personnes ont confirmé qu’elles n’étaient absolument pas dans le dialogue. Nous parlions de respect pour le travail effectué et les personnes, elles, nous répondaient que le respect est institutionnel. Nous parlions d’un festival comme support de discussions, de débats, d’enjeux militants, de construction d’un combat politique collectif, elles nous répondaient « nous ne sommes pas là pour faire de l’éducation populaire ».
Il est donc clair que nous étions face à une dissension politique manifeste. Ainsi, nous ne condamnons pas les actes de sabotage de l’exposition d’un point de vue moralisateur mais d’un point de vue politique. Ces méthodes sont réservées à nos ennemis (le capitalisme, le patriarcat, l’impérialisme…) mais, user de ces méthodes dans un festival de camarades relève de l’absurdité politique.
Il faut aussi noter que l’utilisation de « l’action directe » n’a, en son essence, pas l’enjeu d’un engagement vers un débat. D’où notre volonté de demander à ces personnes de quitter le festival.

Nous ne nions en aucun cas l’utilisation de la violence. Nous avons vécu ces actes de « vandalisme, sabotage, détournement » comme une agression contre la mobilisation des femmes, contre l’action militante. Ne pas venir nous parler de désaccords politiques, tagger, déchirer cette exposition en douce, ne pas assumer ces actes, pour le torchon, tout cela n’a rien de militant, tout cela desserre les luttes des femmes. De plus, il est à rappeler les tactiques politiques plus que curieuses utilisées par ces personnes : engager la sororité et la solidarité entre femmes en riant et se moquant d’interventions de femmes pendant des débats, en criant sur des intervenantes pour leur faire entendre une revendication.
La violence dont nous avons fait preuve (empoignade et bousculade) n'est qu'une réponse appropriée à la violence que nous avons subi (mépris, humiliation, agressivité verbales, menaces…). La version des faits des personnes exclues du festival est mensongère : des hommes de l’organisation ont été présents au début car ils ont été les premières personnes interpellées puis ils ont quitté les lieux collectivement par respect pour la non mixité réclamée, il n’y a eu aucun fait de violence physique de la part des hommes, aucun étranglement n'a eu lieu. Il faut donc ajouter le mensonge au vide politique dont ces personnes font preuve. Enfin, suite à votre communiqué, il semblerait que, par vos actions, vous ayez tenté de montrer votre désapprobation concernant la forme du festival mais aussi le fond des positions politiques du torchon. Votre forme d’action n’a permis que notre scepticisme et notre dégout concernant vos projets d’organisation.
Nous en avons fini pour le commentaire de l’incident.


Le torchon brûle n’est pas une organisation de féministes hétéros. Notre logique politique consiste en une lutte des sexes et une lutte des classes, ces deux luttes transversales étant indissociables l’une de l’autre.
De manière concrète, à la lutte des sexes correspond l’antagonisme homme/femme. Nous réalisons ce travail militant à travers la non mixité dans le but de construire un rapport de force de femmes face à l’oppression masculine.
La lutte de classe prend sens à travers l’antagonisme de classe sociale : bourgeois/prolétaires avec pour cadre militant la mixité dans le but de créer une union des travailleur-euses face à l’oppression bourgeoise.
Notre objectif est donc de détruire les catégories femmes/hommes afin de servir l’union de la classe prolétaire face à l’oppression capitaliste. Nous partons du postulat que le déterminisme biologique est un déterminisme social. Ainsi, prendre le problème à la racine relève d’une volonté de destruction de toutes les places et les rôles sociaux attribués aux sexes anatomiques.
Ainsi, Le torchon brule attisons-le, lutte pour les droits des femmes, leur défense, contre l'oppression patriarcale. Nous souhaitons abolir les genres et non opprimer les hommes. Nous ne pouvons penser construire un modèle politique nouveau et stable en excluant ou tuant la moitié de la population.

Ce festival a été pour nous un outil pour rencontrer et se confronter à d’autres militants-es féministes et antisexistes.
Ce festival nous a permis de réaffirmer notre positionnement politique de lutte de sexe et lutte de classe comme le plus enclin à la réalité de l’oppression des femmes.
Des féministes nous ont permis lors de ces trois jours, de nous interroger, d’interroger la pertinence de nos choix d’organisation, d’entreprendre des projets différents, d’engager un travail avec des féministes au-delà de Limoges, d’envisager d’autres points de vue, d’autres outils de militantisme mais tout cela a été entendu grâce à un militantisme critique et constructif de leur part : l’acceptation de l’existence de notre organisation comme d’une structure en construction, en évolution permanente.

Collectif des organisatrices et organisateurs du Fallope Fest

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Message  scumgrrrl Mer 19 Mai 2010 - 16:06

Bon, je commence des ébauches de remarques, sachant qu'elles pourront être complétées par moi ou par d'autres.
Je salue tout d'abord l'investissement considérable des camarades de Limoges, qui ont proposé pendant 3 jours des rencontres intéressantes, bien remplis, et qui m'ont permis de me poser plein de questions, ainsi que d'apprendre des choses, notamment sur les Mujeres Libres, et les espagnoles en exil après la guerre civile.

Je ne nierai pas que j'aurai toutefois des critiques à faire sur plein d'aspect du festival, comme le fait qu'il y avait somme toute peu de moments en non mixité, que le timing était assez serré, et que certains débats m'ont parus peu préparés... Évidemment, c'était une première tentative, donc on ne peut qu'espérer que les organisatrices remettront ça en tirant les bilans des réussites et des échecs de cette année, en imaginant un programme un peu différent, d'autres temps de rencontre.

Je tiens à remercier toutes les participantes à l'atelier d'autodéfense, qui m'ont fait passer un très bon moment, ça a été très intéressant de vous rencontrer et d'échanger, de même pour le premier débat qui a eu lieu en non mixité (premier jour du fest).

Pour ce qui est des conflits politiques qui ont opposé des organisatrices et des festivalières, il est regrettable que les féministes aient toujours cette fâcheuse tendance à se prendre la tête entre elles, quand l'ennemi à combattre est ailleurs.
Il est épuisant de voir comme certaines confondent dogmatisme/pureté politique et radicalité, ou de voir comme des féministes ou des lesbiennes attribuent des "labels" à d'autres en fonction de la longueur de leur jupe, ou autre détail vestimentaire.
Il est dommageable que certaines accordent plus d'importance au jugement des mecs qu'aux échanges avec d'autres féministes;
L'attitude de certaines festivalières a été il est clair un manque de respect pour les organisatrices, mais il me semble qu'il y a tout un tas d'attitudes irrespectueuses que l'on supporte par habitude, parce qu'il existe des liens affectifs ou affinitaires qu'il n'y avait pas avec les "saboteuses d'expo".
Cela dit, j'invite les personnes qui ont des critiques à faire sur le Fallope Fest à nous organiser d'autres festivals, d'autres rencontres, qui leur convient, pour pouvoir critiquer de manière constructive.

Voilà, pour finir, je suis contente d'avoir rencontré des jeunes féministes de Limoges et de Bordeaux, j'espère les recroiser. Nos stratégies de lutte ne sont pas toujours les mêmes, mais de fait nous nous retrouvons à agir sur des terrains différents.

Voila, j'arrête là, mais j'aurai certainement des choses à rajouter.
scumgrrrl
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